Il suffit de parler de l’eau du robinet autour de soi pour se rendre compte que des idées reçues circulent encore. La première : l’eau du robinet n’est pas saine.
D’après le baromètre TNS-SOFRES/Cieau sur « Les Français et l’eau », en 2019, 65 % des Français déclarent en boire au quotidien, soit 12 % de plus qu’il y a 20 ans. C’est bien mais encore trop peu. Les insatisfactions portent principalement sur la présence de calcaire et l’odeur et le goût de chlore. L’eau du robinet n’est pas parfaite mais elle a le mérite d’être transparente sur ses imperfections (analyses, résultats publics). L’eau en bouteille n’est pas non plus exempte d’imperfections. Elle n’échappe pas aux microplastiques par exemple par transfert de la bouteille vers l’eau.
L’aliment le plus contrôlé
Notre eau du robinet provient à 68 % de nappes souterraines et à 32 % de d’eaux superficielles (fleuve, lacs, rivières…). De sa source à notre domicile elle se charge en divers éléments en fonction des milieux qu’elle traverse. Des minéraux bien sûr mais également des polluants aussi bien naturels qu’issue des activités humaines (industrie, agriculture, les eaux usées provenant des toilettes, les produits d’entretien…). Avant d’arriver dans notre verre elle est systématiquement traitée. L’eau du robinet est en France l’aliment le plus contrôlé. Elle fait l’objet d’un suivi sanitaire permanent. L’eau du robinet doit satisfaire à des normes de qualité très strictes. Pour être « propre à la consommation humaine » elle doit répondre à près de 70 critères de qualité. Parmi les paramètres contrôlés il y a la saveur, la température, la teneur en sels minéraux et oligo-éléments (calcium, magnésium…), les teneurs en éléments qui peuvent se révéler indésirables à haute dose (fer, fluor…), les substances toxiques (plomb, arsenic…), les nitrates, les pesticides, les germes pathogènes… Tout est analysé afin de distribuer une eau adaptée à une consommation quotidienne.
Près de 18 millions d’analyses sont effectuées chaque année pour contrôler la qualité sanitaire sur l’ensemble des services publics d’eau et d’assainissement. 97,6% de la population est alimentée par de l’eau respectant, en permanence, les limites de qualité fixées par la réglementation pour les paramètres microbiologiques (Direction générale de la santé 2018).
Il peut arriver, dans de rares cas (2,4 % en 2018), que l’eau dépasse, en général de manière ponctuelle, les normes sans incidence significative sur la santé. En cas de dépassement permanent, les collectivités territoriales sont tenues d’intervenir (modification des processus de traitement, mesures de diminution de la pollution de la ressource).
Où s’informer sur la qualité de l’eau ?
Tous les ans, avec votre facture d’eau vous devez recevoir par courrier, une synthèse sur la qualité de l’eau de votre commune établie par l’agence régionale de la santé (ARS). Vous y trouverez les principaux résultats des contrôles (microbiologie, nitrates, pesticides…). Vous pouvez consulter les résultats des contrôles à votre mairie. Vous y avez également accès sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé
Sensibiliser les consommateurs : les bars à eau
Les antennes locales de la CLCV sont mobilisées sur toute la France pour informer les consommateurs sur la ressource eau et promouvoir l’eau du robinet. Afin de les sensibiliser à l’intérêt de boire l’eau du robinet, la CLCV organise régulièrement des animations (conférences sur la qualité de l’eau, visites de stations d’épuration…) et des bars à eau.
Les bénévoles y proposent une dégustation à l’aveugle de trois eaux : l’eau du robinet locale, une eau en bouteille et une eau minérale. Aux goûteurs de trouver quelle est l’eau du robinet. D’une manière générale, les deux tiers des consommateurs ne différencient pas les eaux.
Source CLCV National