Un collectif réclame plus de logements sociaux

Logement

Un collectif réclame plus de logements sociaux

A la suite de prises de position d’élus du sud du bassin concernant les exigences de l’état pour construire du logement social, un collectif d’associations conteste les arguments avancés.

Cinq communes en Gironde, dont trois sur le bassin d’Arcachon, ont écopé d’amendes pour ne pas avoir fait suffisamment d’efforts pour construire des logements sociaux. Il s’agit d’Arcachon, La Teste de Buch, et Gujan-Mestras. Des sanctions financières qui vont de 150 000€ à 730 000€ pour Gujan-Mestras qui aurait dû construire 500 logements sociaux par an. Il s’agit de la loi SRU qui impose un taux de 25% de logement social sur le total de logements d’une commune. Seule la Cobas (Communauté d’agglomération du sud bassin) est concernée par cette obligation sur le bassin et Val de l’Eyre.

Sa maire, Marie Hélène des Esgaulx avait expliqué sa position dans Sud-Ouest, qu’elle a d’ailleurs souvent répété publiquement. Elle avait notamment souligné que l’Etat ne veut plus que l’on construise sur le bassin d’Arcachon, argument également rappelé lors du dernier conseil de la Cobas (communauté d’agglomération du sud bassin), mais aussi que beaucoup de ses administrés ne veulent pas de ses logements sociaux.

« Il y a un besoin criant »

« Ce ne sont pas les élus qui ne veulent pas de social, ce sont les habitants. Ils me disent de payer la pénalité et de ne pas faire de HLM ! Il faut nous aider à faire du social, au lieu de nous pénaliser », avait-elle notamment déclaré. Ces prises de position ont amené le Collectif logement hébergement du bassin d’Arcachon (ADDBA, CLCV, Entraide 33, Femmes Solidaires, Ligue de Droits de l’Homme, Vivre la Teste) à s’exprimer dans un communiqué.

« Ce non-respect s’expliquerait pour certains maires par le souhait exprimé par leurs électeurs de ne pas avoir à côtoyer de futurs habitants issus des quartiers populaires (de Bordeaux et d’ailleurs). Outre le fait que, faute de logements abordables, de nombreux salariés du bassin ne parviennent pas à se loger sur place, peut-on considérer que les ouvriers et employés ne seraient que des voyous et que les vendeurs, la caissière du supermarché, notre jardinier se changeraient en Mister Hyde dès leur retour à la maison ? »  peut-on lire dans ce texte.

Le Collectif fait ainsi référence au fait que près de 80% des Français ont droit à des logements sociaux et qu’ils sont souvent occupés par des salariés et pas nécessairement des personnes en situation sociale très difficile. « Oui, il y a un besoin criant de logements sociaux sur le bassin d’Arcachon et sa périphérie. Oui nous savons que le retard accumulé dans la construction de ces logements mettra du temps à être comblé. Mais il y a urgence ! (…) Qui peut être sûr que ses petits-fils, petites filles ou arrière petits enfants n’auront pas besoin de se loger dans un logement social ? » ajoute le Collectif.

Il réclame donc une « reprise énergique de la production de logements sociaux dans les trois communes mises en carence par la Préfecture, l’intégration de logements sociaux dans tous les programmes de construction ou de réhabilitation, l’engagement d’initiatives novatrices, rapides et efficaces, pour développer l’offre de logements abordables dans le parc existant ».

Communiqué Sud- Ouest du 1er mars 2021.