Téléconsultation : j’y suis, j’y reste !

Santé

Téléconsultation : j’y suis, j’y reste !

À la faveur de la crise sanitaire, la téléconsultation est entrée dans le quotidien des patients et de leurs médecins. Un changement dans les pratiques et les habitudes qui, loin d’être transitoire, semble destiné à s’inscrire dans la durée.

L’année 2020 a été celle de la Covid 19, mais aussi celle de la téléconsultation. Entre février et avril 2020, le nombre d’actes de téléconsultation est passé de 40 000 à 4,5 millions. En septembre dernier plus d’un médecin sur deux y avait recours (soit 3 % des consultations) et elle concernait des patients de tout âge, un patient sur cinq y recourant a plus de 70 ans. L’épidémie de coronavirus et le confinement, ne sont pas étrangers à ces chiffres et le phénomène est trop massif pour n’être que de courte durée.

Cette pratique va s’installer dans les usages durablement.  Mais la consultation vidéo ne doit pas remplacer la consultation en présentiel,  Elle représentera probablement entre 15 et 20 % de l’activité des praticiens, comme c’est le cas dans les pays nordiques ou certains pays d’Asie où cette pratique est déjà courante.

Même sentiment du côté du Groupement de coopération sanitaire (GCS), lequel a vu la fréquentation de sa plateforme de téléconsultation multipliée par presque 100 pendant le premier confinement. D’autant que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021 prévoit de prolonger le remboursement intégral des téléconsultations pour deux années supplémentaires. Un outil, donc, parmi d’autres. Les professionnels ont senti un soulagement quand ils ont pu retrouver les consultations en présentiel. Cette pratique laisse de côté les personnes qui ne sont pas équipées d’outils numériques adaptés, celles qui ne disposent pas d’une connexion internet suffisante, ou celles qui maitrisent mal l’outil informatique.

En 2021, la première demande des médecins généralistes est de pouvoir continuer la téléconsultation par téléphone, bien qu’on voie que ni l’Assurance maladie ni les prestataires de solutions techniques n’ont envie que ce soit pérenne. 2021 sera l’occasion de s’interroger sur les conditions qui permettraient de la rendre licite, notamment pour les patients qui ont le plus de mal avec la vidéo ou ceux résidant dans des zones peu ou mal desservies.

Une autre attente concerne la télé-expertise, en d’autres mots, un entretien avec une communication des éléments du dossier patient pour permettre une étude plus approfondie.  On l’avait envisagé au moment de la première négociation sur l’avenant 6 de la convention médicale, mais comme on n’a pas pu le mettre en place, MG France l’a rappelé auprès de l’Assurance maladie. C’est un des points sur lesquels on voudrait avancer.